Romain de Souza
Romain de SOUZA aime les corps et le mouvement tant et si bien qu’il les fige pour l’éternité.
Ses sculptures allient tradition et innovation, maîtrise et aléatoire, douceur de la matière et force brutale de l’effort. Elles se rapprochent du croquis, cherchant à retrouver la légèreté de l’entrechat, l’instantanéité d’un mouvement en quelques traits de laiton assemblés. Chaque tige est un coup de crayon qui s’approprie l’espace autour de lui. Loin des modes, remettant en jeu son âme dans un dialogue enflammé avec le métal, il attise le hasard pour l’atteler au char de la technique, jusqu’à ce que l’harmonie des formes réponde à la grandeur des thèmes qui l’inspirent. Alors, ultime récompense, la joie irradie son œuvre et transcende la douleur qui la porte. Pieds martyrisés du danseur à la conquête du ciel ; mains noueuses, chétives, solitaires qui se cherchent et se joignent dans l’amour ou la prière ; incertain face à face des visages et du temps ; torses ajourés sur le mystère de nos entrailles : chaque sculpture de Romain de SOUZA célèbre la grâce dans laquelle le corps meurtri s’élève. Les élans du laiton, du cuivre et du fer densifient l’espace et le métamorphosent.
Tout en restant fidèle au figuratif, ces sculptures n’entrouvrent-ils pas les portes de l’abstraction ?