Manon Mutel
C’est par le dessin que la pièce prend sa forme première. En grattouillant sur des bouts de papier, je cherche les idées, l’allure. Toujours assez plat, sans grande notion de volume, le dessin m’aide à placer les choses.
Quand un dessin me plait, je m’applique à l’adapter sur une terre. Je recherche le volume, l’attitude, je peux l’envisager sous différents points de vue. La terre est une maquette volumique de ce que sera la sculpture, elle n’est pas figée, c’est une forme grossière, un support pour le travail du métal.
Sur cette ébauche, je recherche alors les directions. Le martelage, je l’envisage comme un travail de patronage textile. La soudure pour couture. Chaque fraction de sculpture, morceau de tôle, passe alors entre le marteau et le tas. J’aime dans le martelage, jouer avec la tôle, trouver le rythme du marteau, questionner les forces. Tour à tour, j’emboutis, recuis, rétreints, allonge et plane le métal. Je m’amuse à assembler les morceaux, à retravailler les fragments.
La sculpture prend alors forme petit à petit. Parfois je prends plaisir à coupler le travail du martelage avec des techniques plus filaires, à jouer du dessin et des volumes dans l’espace. Le métal a cette propriété pratique d’être très structurel et me permet de chouettes porte-à-faux.